dimanche 1 juin 2008

petit texte bonus

et bien voila, ca fait plus de 3 mois que rien n'a été posté sur ce site, et j'avoue que Mélue et moi même n'avons pas beaucoup travaillé sur le projet ces derniers temps. Bon on a des excuses, de taille même. Le Bac est dans deux semaines, et les révisions passent avant c'est normal. Mais nous n'avons certes pas abandonné pour autant, la preuve s'en suit:

Voici donc un petit texte commencé il y a pas mal de temps, et terminé depuis peu parce que zut, j'aime pas ce qui traine. C'est juste un petit texte comme ca, sans prétention aucune, que je poste ici car il s'inscrit dans le monde qui sert de contexte à notre histoire. Les personnages qui vont suivre n'interviendront pas dans l'histoire de Telaïs et Arkaëlle, et vice versa.
Bon personnellement, je n'en suis pas très contente, je le trouve un peu lourd. Enfin vous me direz tout ca :)

Bonne lecture!





Dissimulée parmi les joncs, Aëlle observait la ville. La nuit semblait paisible, elle épiait le monde de son œil grand ouvert. L'eau de la rivière s'écoulait silencieusement, entraînant dans son cours les épaisses murailles de pierres, comme pour protéger la cité d'un invisible ennemi venu des profondeurs. Un mince rayon de lune sublimait le parfait alignement des blocs, et laissait deviner les sombres silhouettes des gardes qui faisaient leur ronde habituelle. Derrière, on distinguait les traits incertains des tours, si lumineuses et si élevées qu’elles semblaient vouloir percer les nuages et la surface de l’eau, ultime insulte à la pureté du ciel et aux lois de la nature.
Un bruit d’eau fit sursauter la jeune femme. Des ondes concentriques se diffusèrent à la surface et les tours se tordirent de douleur.
Un jour vous tomberez pour de vrai, pensa elle.
Dix ans qu’elle avait quitté la ville. Dix ans d’exil et elle était enfin de retour. La cité maîtresse avait toujours son allure de forteresse trop fière et trop imbue d’elle même, bien qu’une décennie de plus n’avait certes pas redoré son blason de couleurs plus chaleureuses.
On disait qu’autrefois, ce n’était qu’une petite cité commerçante, à peine plus grande qu’un simple village. Qu’il y faisait bon vivre… Enfin cela, c’était ce qu’on disait en province, dans les terres un peu plus reculées, celles où vivaient encore des gens qui n’avaient pas été abrutis par les mensonges des empereurs. A l’heure où Elérin avait étendu sa domination sur la moitié du monde connu, mieux valait taire ce genre de théorie.
« Il me suffira de traverser à la nage, en prenant bien garde de ne pas remonter à la surface avant d’avoir atteint l’ombre de la forteresse » évalua t elle. « Apres, il faudra grimper par ici. Non par là, car ici je serais éclairée par la lune. Oui, là j’arrive juste derrière le poste de garde, je rentre, j’empreinte les escaliers et je suis à l’intérieur. »
Ce à quoi Aëlle évitait soigneusement de penser, c’était la possibilité que la sécurité d’Elerin ait été renforcée. Si deux soldats étaient de garde ce soir là, elle n’avait aucune chance, et alors nul ne sait ce qui pouvait advenir d’elle.
La jeune femme vérifia son équipement, l’étanchéité de sa tunique, le contenu de sa petite besace en peau de grenouille, et sa dague, fine, équilibrée, tranchante, celle de son père. « Je ne te décevrait pas, papa. » pensa t elle en glissant quelques feuillets entre ses seins. « Je vais le faire pour toi ! »
Au lieu de l’attrister, le souvenir de son père lui donna plus de détermination encore. S’il avait été là, il lui aurait certes fortement déconseillé de s’y rendre, mais que voulez vous, les choses avaient changé, et tant de gens comptaient sur elle !
Avant elle il y avait eu Moran, parti de bon matin pour la Cité Blanche, mais il avait disparu un beau jour, et toutes les recherches entreprises n’avaient rien donné. Puis vint le tour de Salet et Hanat, les deux sœurs, arrêtées trois jours après leur arrivée. Personnes n’avaient plus eu de nouvelles. Ensuite c’est Bergam qui avait tenté sa chance. Lui n’était même pas parvenu à entrer. Des amis qui le suivaient discrètement étaient revenus pour annoncer sa mort, devant les portes d’Elerin. Découvrant l’amphore dans laquelle il se dissimulait, les soldats avaient rétorqué qu’une amphore vide ne servait à rien, l’avaient fait remplir d’huile usagée, et fait scellé celle ci, avant que ce pauvre Bergam ait pu en sortir. Le conducteur du chariot, son meilleur ami, avait dû entrer seul, traînant derrière lui l’amphore au cadavre. Peu de temps après il était arrêté.
Il en avait été de même pour tous. Hazenne, Balaa, Cazuk, Melkior, Isman, tous avaient tenté leur chance. Arrêtés, emprisonnés, torturés, disparus, assassinés, tous avaient faillit.
Aujourd’hui c’était son tour, à elle, leur espoir, leur arme, leur vengeance, elle n’avait pas droit à l’erreur. Et elle y arriverait. Pourquoi ? Parce qu’elle était une Naomi, La fille de Moran et la mère d’Isman, parce qu’elle était déterminée et parce qu’elle était prête, prête à remplir son devoir, prête à les venger tous, prête à souiller les murs d’albâtre de la cité du sang de son empereur, comme celui ci avait souillé les rues du sang de ses amis, Elle allait atteindre son but, Elle allait accomplir sa mission, Elle allait survivre.
Aëlle prit une grande inspiration et plongea dans le fleuve.
En face, deux mains bandèrent leur arc.


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